
Il est tôt. Le réveil vient de sonner, la lumière du jour filtre à travers les volets, et je m’installe devant mon petit-déjeuner.
Devant moi, deux chemins s’ouvrent. Deux portes intérieures que je peux choisir d’emprunter.
- La première : poser ma tête dans mes mains et laisser monter tout ce qui ne va pas. La fatigue qui pèse encore, les manques, les inquiétudes pour demain. Les « je n’ai pas », « je ne peux pas », « je ne sais pas comment continuer ». Cette porte-là, je la connais bien : elle mène au découragement, à l’isolement et à la lourdeur.
- La deuxième : respirer, lever doucement la tête et me poser une autre question.
Plutôt que de compter ce qui me manque, demander à la vie :
à « Comment puis-je, aujourd’hui, voir ce qui est déjà là ?
Et pourquoi pas remercier pour cela… puis y ajouter ma petite touche de joie ? »
C’est un choix simple, presque invisible de l’extérieur. Mais ce choix change tout.
Le poids de l’enfermement
En début de thérapie, j’entends souvent :
« Je veux sortir de mon enfermement, mais je ne sais pas comment faire. »
Cet enfermement prend mille formes :
- pensées qui tournent en boucle,
- culpabilité qui ronge,
- relation toxique qui enferme,
- peur de l’avenir,
- anxiété qui paralyse…
Quand on est pris dedans, on a l’impression que les murs se resserrent et qu’aucune issue n’existe.
Pourtant, la sortie ne ressemble pas toujours à une grande porte ouverte. Elle commence souvent par une petite fissure, une lumière qui passe, un souffle d’air qui s’invite.
Et parfois, ce simple choix du matin – remercier pour ce qui est déjà là, poser une intention de joie – devient cette fissure. Le premier pas qui permet de respirer à nouveau.
Le pouvoir de la conscience au quotidien
En Gestalt-thérapie, nous parlons beaucoup de conscience : prendre le temps de voir ce qui se passe en moi, ici et maintenant.
Et c’est là que réside un immense pouvoir : non pas changer le monde d’un coup de baguette magique, mais changer ma façon de m’y relier.
Au matin, la conscience s’invite dans un geste simple : vais-je orienter mon regard vers le manque et la plainte, ou vers la gratitude et la possibilité ?
Ce n’est pas un choix spectaculaire, mais un choix fondateur. Parce qu’il me redonne un espace de liberté, là où je croyais être enfermé.e.
Les deux portes : plainte ou ouverture
Chaque matin, ces deux portes sont là :
- La porte de l’enfermement : elle m’entraîne vers le ressassement, les comparaisons, les « à quoi bon ». Quand je la franchis, je sens rapidement une contraction intérieure. Mon souffle devient plus court, mon énergie se replie. Je me retrouve prisonnier.e de mes pensées.
La porte de l’ouverture : elle m’invite à élargir mon regard. Et si je voyais d’abord ce qui est déjà là ? Et si je choisissais de remercier pour une petite chose, même minuscule ? Et si je décidais d’ajouter une intention de joie ? Quand je franchis cette porte, je me sens relié.e, moins enfermé.e, plus vivant.e.
Choisir la vie, un petit pas à la fois
La tentation est grande de croire que sortir de l’enfermement ou retrouver la joie demande un grand bouleversement. Mais en réalité, cela commence par un petit pas.
Un pas aujourd’hui.
Un pas demain.
Comme poser une pierre après l’autre pour construire un chemin nouveau.
Choisir la vie, c’est parfois simplement reconnaître ce qui est déjà présent : la chaleur d’un café, un rayon de soleil, un message reçu, la respiration qui me traverse. Avant même de chercher à changer quoi que ce soit, je peux d’abord accueillir et remercier.
Puis, dans un second temps, choisir d’apporter ma petite contribution à la joie autour de moi : un sourire, une attention, une parole bienveillante. Ces minuscules gestes déplacent des montagnes intérieures.
La Gestalt-thérapie : retrouver le pouvoir de choisir
En Gestalt-thérapie, l’accompagnement vise justement cela : reprendre le pouvoir de choisir.
Quand on se sent enfermé.e, on a l’impression que tout est figé. Mais à travers le travail thérapeutique, une conscience nouvelle apparaît.
Je découvre mes automatismes, mes habitudes de pensée, mes schémas relationnels. Je prends conscience que je répète sans cesse les mêmes gestes, parfois hérités de mon histoire, de mes blessures.
Et à partir de cette conscience, je peux essayer quelque chose de différent.
Chaque fois que je repère une habitude enfermante – par exemple, me lever et me plaindre – je retrouve la liberté d’expérimenter une autre voie. Même si ce n’est qu’un petit pas, c’est déjà une ouverture.
Gratitude et contribution : deux mouvements essentiels
Sortir de l’enfermement ne se résume pas à “ajouter de la joie”. Il y a deux mouvements complémentaires :
- La gratitude : ouvrir les yeux sur ce qui est déjà là, même au milieu de mes difficultés. Remercier pour les petites choses, celles qu’on oublie parfois.
- La contribution : choisir d’apporter ma petite touche personnelle à la joie autour de moi. Un mot, un geste, une présence.
Ces deux mouvements se nourrissent l’un l’autre : la gratitude m’ancre, la contribution m’ouvre. Ensemble, ils me sortent peu à peu de mon enfermement.
La sagesse des anciens
Comme le disent parfois nos aînés :
« Si j’avais su, j’aurais apprécié chaque minute, chaque instant… C’étaient les plus beaux moments, mais je ne le savais pas et je suis passée à côté. »
Ces paroles nous rappellent que le bonheur n’est souvent pas dans les grandes réussites ou les exploits, mais dans la pleine présence à ce qui est déjà là.
Chaque petit geste de gratitude, chaque sourire, chaque attention, c’est une façon de ne pas passer à côté de la vie. En choisissant de voir la beauté et le bon dans notre quotidien, nous commençons à vivre comme si nous savions déjà : et c’est là que le véritable bonheur se trouve.
Un rituel à expérimenter
Demain matin, au moment de ton café ou de ton thé, pose-toi deux questions simples :
- « Qu’est-ce qui est déjà là dans ma vie, et pour lequel je peux dire merci aujourd’hui ? »
- « Et quel petit geste puis-je poser pour nourrir la joie autour de moi ? »
Ne cherche pas de grandes réponses. Peut-être que tu remercieras pour la lumière du jour, pour un message reçu, pour ta respiration.
Et peut-être que ta contribution sera aussi simple qu’un sourire offert, une parole de soutien, ou une chanson que tu fredonnes.
Un pas à la fois. C’est ainsi que commence la sortie de l’enfermement.
Conclusion : une liberté retrouvée
Chaque matin est une nouvelle chance. Une opportunité de choisir, à ta mesure.
Sortir de l’enfermement n’est pas un grand bond, mais une succession de petits pas : voir ce qui est déjà là, remercier, puis apporter ta petite touche de joie.
Et si demain, au petit-déjeuner, tu choisissais, ne serait-ce que pour aujourd’hui, de remercier pour ce qui est déjà présent… et d’y ajouter ton geste de joie ?
Peut-être que ce simple choix ouvrira, déjà, une fenêtre dans ton enfermement.
Et finalement… n’est-ce pas cela, le bonheur ?
à Avoir le choix d’ouvrir cette porte qui m’emmène à poser les yeux sur tout ce que j’ai déjà de beau et de bon.
Si tu sens que tu aimerais aller plus loin et être accompagnée pour sortir de l’enfermement des pensées négatives, des relations toxiques ou de l’anxiété, je propose un accompagnement en Gestalt-thérapie à Metz ou en ligne. Ensemble, nous pouvons trouver le chemin qui te ramène vers plus de liberté intérieure, de conscience et de joie.